Justice La cour d'assises de Pontoise a rendu son verdict dans la nuit de samedi à dimanche
« C'est une décision de justice qui se respecte, mais qui ne se comprend absolument pas », a regretté l'avocat d'un des accusés. Dans la nuit de samedi à dimanche, la cour d'assises de Pontoise a condamné à des peines de trois à quinze ans de prison les quatre jeunes accusés d'avoir tiré sur des policiers lors des émeutes de Villiers-le-Bel (Val-d'Oise), en 2007, et un complice qui leur avait fourni une arme. Des peines « très lourdes », selon les avocats de la défense, mais un peu moins que les réquisitions du ministère public, qui réclamait des condamnations de sept à vingt ans.
Pas de pitié pour les « leaders »
Abderhamane Kamara, 29 ans, et son demi-frère Adama Kamara, 29 ans, contre qui vingt ans de prison avaient été requis, ont été condamnés respectivement à quinze et douze ans de prison. Ils ont été désignés comme les « leaders » avec « des antécédents de violence » par l'un des deux avocats généraux, Etienne Le Saux. Ibrahima Sow, 26 ans, contre qui le parquet avait requis quinze ans, a écopé de neuf ans et Mara Kanté, 23 ans, n'a été condamné que pour détention d'arme. Samuel Lambalamba, jugé pour avoir fourni une arme aux tireurs, a été condamné à trois ans. Sa peine est confondue avec une condamnation antérieure d'un an pour caillassage durant les émeutes.
A l'annonce du verdict, les familles présentes dans la salle se sont mises à pleurer. « C'est dur d'avoir une peine aussi sévère pour un dossier qui reste aussi vide, a déploré Me Morad Falek, conseil d'Abderhamane Kamara. avec des peines extrêmement hautes, ils ont réussi à obtenir le procès de la banlieue. » « Nous ne faisons pas le procès de la banlieue, ni des jeunes, ni de Villiers-le-Bel », avait pourtant assuré une avocate générale, Marie-Thérèse de Givry, en préambule à son réquisitoire. Du côté des parties civiles, l'avocat de policiers blessés, Me Bruno Bourrier, s'est félicité de cette « décision juste car les policiers ont été blessés dans leur chair ». Les avocats de la défense ont maintenant dix jours pour faire appel.