La cour d'appel de Versailles a confirmé mercredi que Jean-Denis Perez a bien prêté sa voix au générique du film «Les Bronzés font du ski», et qu'il est «en droit de percevoir des dommages-intérêts» à ce titre.
Si les juges ont reconnu au chanteur «a la qualité d'artiste-interprète de la chanson "Just because of you", bande originale du film "Les Bronzés font du ski", enregistrée le 18 septembre 1979», ils ne se sont cependant pas prononcés sur le montant des dommages-intérêts et ont ordonné une expertise. Jean-Denis Perez s'est vu accorder une provision sur ces dommages de 15.000 euros.
Depuis 2003, l'artiste a engagé une bataille judiciaire pour être reconnu comme le chanteur soliste de la chanson composée par Pierre Bachelet pour le film à succès de Patrice Leconte. L'artiste, qui demande notamment 500.000 euros de royalties et 150.000 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral, affirme chanter «du premier au dernier mot du texte de la chanson».
Un cachet de 2.000 francs en 1979
Le conseil des prud'hommes de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) avait condamné en 2006 la société éditrice Trinacra Music à verser 65.000 euros au chanteur. Trinacra avait alors interjeté appel. En janvier 2009, la cour d'appel de Versailles avait ordonné une expertise judiciaire qui avait conclu que le texte du générique était «chanté par une voix de la tessiture de M. Perez» accompagné d'un choeur formé de trois voix féminines.
La nouvelle expertise permettra «de fixer les choses», a déclaré Me Dominique Salvia, l'avocat de Jean-Denis Perez, qui a justifié les demandes de dommages et intérêts sur la base du «nombre d'entrées du film, des années passées et du manque de reconnaissance en terme de notoriété» de son client. Yves Rousset-Rouard, patron de Trinacra Music et producteur des «Bronzés font du ski», a déclaré que «les demandes sont hors de proportion avec ce que nous avons touché à l'époque».
Lors de l'audience, en juin, il avait dénoncé une «confusion» entre les sociétés Trinacra Music et Trinacra Films. «Trinacra Music a touché 70.000 euros sur trente ans pour cette chanson», avait-il précisé, en ajoutant que Jean-Denis Perez avait touché en 1979 un cachet de «2.000 francs, soit l'équivalent aujourd'hui de 850 euros pour une séance de trois heures d'enregistrement».
Source: leparisien.fr