Le chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a annoncé l'exécution de l'otage français Michel Germaneau, 78 ans, dans un enregistrement sonore diffusé dimanche soir par la chaîne Al-Jazira. Une réponse, a-t-il expliqué, à la mort de six de ses membres lors d'un raid mauritanien mené jeudi avec le «soutien technique» de la France.
«Nous annonçons avoir exécuté l'otage français dénommé Michel Germaneau samedi 24 juillet pour venger nos six frères tués dans la lâche opération de la France», aux côtés des forces mauritaniennes, a déclaré le chef de l'Aqmi, Abou Moussab Abdelwadoud, dans cet enregistrement.
L'Elysée réunit lundi un conseil restreint de défense et de sécurité
La France n'a «pas de confirmation» pour le moment de l'exécution de Michel Germaneau, a indiqué dimanche l'Elysée, qui «cherche à vérifier» cette information.
«Compte-tenu des informations diffusées sur Al-Jazira, le président de la République réunira demain à 9 heures un conseil restreint de défense et de sécurité», a annoncé la présidence.
Ce conseil réunira autour du chef de l'Etat, le Premier ministre François Fillon, Brice Hortefeux (Intérieur), Bernard Kouchner (Affaires étrangères), Hervé Morin (Défense) ainsi que les directeurs des administrations concernées.
«Aucune preuve de vie de l'otage» depuis mai
Samedi, une source au ministère français de la Défense avait reconnu n'avoir «aucune preuve de vie» de l'otage, capturé en avril dans le nord du Niger, et avait confirmé que le raid mauritanien mené jeudi contre une unité d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) visait bien à libérer Michel Germaneau.
Dimanche, au Mali, des sources au sein de services de sécurité et de renseignement avaient assuré que l'inquiétude était à son comble sur le sort du Français, impliqué dans l'action humanitaire. "Les nouvelles de Germaneau ne sont pas bonnes", a déclaré l'une de ces sources. "On est très inquiet au moment où de folles rumeurs et des informations lugubres circulent sur son sort".
Originaire de Marcoussis (Essonne), cet ingénieur à la retraite, passionné d’Afrique, multipliait les voyages depuis 2006 au nord du Niger pour construire une école dans le village de In-Abangharet, en collaboration avec deux petites associations baptisées Enmilal et Tanemert.
Source: leparisien.fr