Une crémation a été refusée en Gironde par l'entreprise concernée... en raison du surpoids de la défunte. Ses proches crient leur colère et évoquent le drame d'une femme poursuivie jusque dans la mort par cette malédiction de l'obésité.
Ma mère a toujours dit qu'elle ne voulait pas être enterrée. Et on est obligé de l'inhumer alors que je sais que c'était sa terreur". Marie-Pierre Pelabarrère est révoltée : les dernières volontés de sa mère, morte à la veille du week-end, risquent de ne pas être respectées. Alors, elle veut se battre, et dénonce une double peine : à la douleur de la perte de sa mère Danielle, s'ajoute ce mur auquel elle se heurte pour lui rendre les derniers hommages selon les voeux de la défunte.
Elle voulait être incinérée. Pour cela, le temps est limité : sa fille dispose de quelques jours. quelques jours au cours desquels elle devra trouver une solution à un problème inattendu. "Ma mère, âgée de 63 ans, est décédée dans la nuit de vendredi à samedi d'un arrêt cardiaque et quand on a entrepris les démarches pour son incinération, on m'a dit que ce n'était pas possible car il manquait quelques cm pour que cela passe", raconte Marie-Pierre Pelabarrère.
Jusqu'à jeudi pour trouver une solution
Car sa mère pesait entre 120 et 140 kg. Une surcharge pondérale dont elle souffrait et qui la pénalisait beaucoup : difficultés à s'habiller, à entretenir une vie sociale : depuis des années, elle ne sortait plus de chez elle. Et après cette vie marquée par l'obésité, voilà qu'après sa mort, l'entreprise de pompe funèbre affirme que le passage de son corps dans le four ne sera pas possible. Ni à Mérignac, où résidait la défunte. Ni dans le reste de la Gironde. Et pas davantage dans les départements proches du Lot-et-Garonne et de la Dordogne.
En mars, la crémation d'une personne en surpoids avait été surfacturée à la dernière minute lors de la cérémonie funéraire à Montussan, dans ce même département de la Gironde, au motif que le défunt pesait plus que prévu. Mais cette fois, le problème va beaucoup plus loin, et la fille de la défunte crie à l'injustice. "Toute sa vie elle a été discriminée et même morte ça continue", dénonce Marie-Pierre Pelabarrère, qui regrette que "les gens hors normes n'aient pas droit à un enterrement décent". Elle entend désormais porter plainte contre la Communauté urbaine de Bordeaux et les différents crématoriums aquitains. Mais le temps lui manque pour trouver une voie de repli : l'inhumation de Danielle Pelabarrère doit avoir lieu jeudi. Ses proches espèrent encore qu'une solution sera trouvée d'ici là.
Source:lci.tf1.fr