Il était 16 h 44, ce 25 juillet 2000. Deux minutes après avoir décollé de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, le Concorde s’écrasait sur l’Hotellissimo, à Gonesse (Val-d’Oise), faisant 113 morts : les 109 passagers et membres d’équipage du supersonique et 4 personnes qui se trouvaient dans l’hôtel.
Dix ans jour pour jour après le crash et deux mois après la fin du procès des 6 responsables présumés de la catastrophe, une cérémonie est organisée ce matin par la mairie de Gonesse en mémoire des victimes.
« Nous avons souhaité marquer ce dixième anniversaire dans la sobriété », insiste le maire PS de Gonesse, Jean-Pierre Blazy. Quelques dépôts de gerbes, une minute de silence et un discours sont prévus au pied de la stèle commémorative érigée en 2006. Patrick Tesse, l’ancien patron de l’hôtel des Relais bleus, situé juste à côté des lieux de l’accident, apportera son témoignage. Celui d’un homme qui, par sa fenêtre, a vu l’avion foncer sur lui et s’écraser dans une boule de feu. Son employée, Lucyna Duriez, qui a elle aussi frôlé la mort, ne sera pas là. « Je me sens encore trop fragile. Le procès m’a bouleversée. Il m’a remis en mémoire ce que j’ai vécu. Je ne parviens plus aujourd’hui à me concentrer. Je fais des bêtises au travail, confie-t-elle depuis la Normandie. Ici, je suis au calme. Il n’y a pas de voiture, pas d’avion… »
L’hommage aux victimes du Concorde se déroulera à côté du terrain où l’avion s’est écrasé. Un site clôturé depuis dix ans et qui n’a pas trouvé acquéreur. Le 24 juin, le conseil municipal de Gonesse a modifié son plan local d’urbanisme et classé les lieux en terrain réservé pour « un lieu de mémoire ». La ville espère trouver un accord avec Air France afin que la compagnie achète les 4400 m2 et les lui rétrocède pour un euro symbolique.
Après une longue instruction, six prévenus ont été envoyés devant le tribunal correctionnel de Pontoise pour homicide involontaire. Le jugement sera rendu le 6 décembre. Le 21 mai, après quatre mois de débats, le parquet a requis 175000 € d’amende contre Continental Airlines, dix-huit mois de prison avec sursis contre deux de ses employés, deux ans de prison avec sursis contre le père du Concorde Henri Perrier, 80 ans, et la relaxe des deux autres prévenus français. Selon l’accusation, le supersonique a roulé sur une lamelle perdue par un DC-10 de la compagnie américaine, provoquant l’éclatement d’un pneu, la perforation des réservoirs et l’embrasement de l’avion.
Vidéo. Document amateur tourné au moment du crash
Source: leparisien.fr